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Les textes réglementaires, les discours politiques, les recommandations ministérielles ainsi que de plus en plus d’initiatives locales mettent l’accent sur l’importance de soutenir et d’accompagner le développement professionnel pédagogique des enseignants du supérieur.
Mais comment les institutions et les équipes sur le terrain s’emparent-elles de ces questions ? Quel environnement proposent-elles pour soutenir les enseignants tout au long de leur développement professionnel pédagogique ? Que mettent-elles en œuvre pour accompagner les enseignants dans ces transitions pédagogiques ? Quels types de collaborations sont développés et avec qui ? Et finalement, comment les enseignants eux-mêmes vivent-ils ces différents changements ? Comment se voient-ils évoluer tout au long de leur carrière ? Comment analysent-ils ce processus et ses effets ? Quels regards portent-ils sur ces dispositifs qui leur sont destinés ?
Les spécialistes de la pédagogie de l’enseignement supérieur se sont également intéressés à ce sujet. Denis Bédard (2014), par exemple, aborde la question sous l’angle des postures que sont susceptibles d’adopter les enseignants du supérieur dans leur trajectoire de changement pédagogique : celle du praticien, du praticien réflexif, du praticien chercheur et du chercheur en pédagogie. C’est en nous inspirant de ces postures que nous vous proposons quatre axes de discussion pour ces journées AIPU section France 2019.
Pour chacun des axes choisis ci-dessous, peuvent s’appliquer plusieurs dimensions transversales :
Axe 1 – L’entrée dans le métier (praticien)
Pour Denis Bédard (2014), la posture du praticien correspond le plus souvent à l’entrée dans le métier d’enseignant-chercheur. A ce stade, l’enseignant découvre la plupart des situations de travail auxquelles il va être confronté par la suite. Avec un bagage expérientiel plus ou moins important, il se débrouille des situations de travail qu’il rencontre, sans toujours pouvoir les anticiper et les penser à l’avance. Dans bien des cas, il en fait l’expérience pour la première fois, au fur et à mesure qu’elles se présentent à lui.
En France, le décret du 9 mai 2017 et l’arrêté du 8 février 2018 fixant le cadre national de l’approfondissement des compétences pédagogiques des maitres de conférences stagiaires sont directement destinés à ce public. Ils ont poussé de nombreux établissements d’enseignement supérieur à mettre en place, parfois dans l’urgence, des dispositifs de formation et/ou d’accompagnement pour répondre à ces exigences règlementaires. Comment ces dispositifs ont-ils été conçus ? Comment les établissements, les structures, les services se sont-ils emparés de cette question ? Qu’ont-ils mis en place ? Quelles en sont les retombées ? Comment les maitres de conférences stagiaires ont-ils vécu ces dispositifs ? Répondaient-ils à leur besoin? Quels en sont les premiers bilans ?
A titre d’exemple, les communications qui s’inscrivent dans cet axe pourront développer l’un ou l’autre des points suivants (liste non exhaustive):
Axe 2 – Se développer par et pour l’expérience (praticien réflexif)
Le praticien réflexif est un enseignant qui réfléchit sur sa pratique, c’est à dire que c’est à partir du bagage expérientiel qu’il se constitue. C’est à partir de celui-ci qu’il pensera et concevra ses expériences futures. Le praticien réflexif prend en effet le temps d’observer et d’analyser ses expériences et ses actions passées pour améliorer les suivantes. Cette réflexion reste toutefois de l’ordre de l’intuition. C’est-à-dire qu’elle s’opère le plus souvent du point de vue de l’enseignant, avec ses propres référentiels, et sans être nécessairement étayée par des données et/ou des écrits scientifiques.
De plus en plus de structures d’appui, de réseau de professionnels de la pédagogie universitaire ou encore de chercheurs en pédagogie de l’enseignement supérieur soulignent le rôle crucial de la réflexivité dans le développement professionnel des enseignants du supérieur. Mais comment est-elle accompagnée ? Quels sont les dispositifs mis en place pour la développer et la guider ? Et plus généralement, quel environnement propose-t-on aux enseignants pour les encourager et les soutenir dans cette réflexivité?
A titre d’exemple, les communications qui s’inscrivent dans cet axe pourront développer l’un ou l’autre des points suivants (liste non exhaustive) :
Axe 3 – Recherche sur ses pratiques (praticien chercheur)
La posture du praticien chercheur correspond à tout enseignant engagé dans une démarche réflexive étayée systématiquement sur des écrits scientifiques et sur un ensemble de données relatives à sa pratique pédagogique rigoureusement récoltées et étudiées. Que ce soit pour analyser ses expériences passées, exprimer ses préoccupations, concevoir et expérimenter de nouvelles pratiques pédagogiques ou encore pour identifier et qualifier les retombées de ses expérimentations sur les apprentissages étudiants, il n’a de cesse de se référer aux cadres théoriques existants ainsi que de s’appuyer sur un ensemble de données collectées.
De plus en plus d’établissements d’enseignement supérieur, de réseaux professionnels, de services de pédagogie s’interrogent sur la manière de développer et d’accompagner cette posture du praticien chercheur. Mais qu’entendons-nous exactement par praticien chercheur ? Ou par Scholarship of Teaching and Learning (SoTL) ? Comment les institutions d’enseignement supérieur et les centres d’appui à la pédagogie mobilisent-ils ces démarches pour soutenir le développement des enseignants ? Quels dispositifs sont mis en place pour développer ce type de démarche ? Quelle collaboration avec les laboratoires de recherche en éducation (sciences de l’éducation, psychologie, sociologie, philosophie, information et communication etc.) ? Comment les enseignants le vivent-ils ? Qu’en font-ils ? Comment les accompagner dans de tels dispositifs ? Quels en sont les retombées pour les établissements ? Pour les accompagnateurs pédagogiques ? Et, bien entendu, pour les enseignants eux-mêmes ?
A titre d’exemple, les communications qui s’inscrivent dans cet axe pourront développer l’un ou l’autre des points suivants (liste non exhaustive) :
Axe 4 – Recherche en pédagogie de l’enseignement supérieur (chercheur en pédagogie)
Le chercheur en pédagogie a plus particulièrement pour but de créer et produire de la connaissance scientifique en pédagogie de l’enseignement supérieur. C’est-à-dire que ses réflexions et ses recherches ne portent pas spécifiquement sur sa pratique et son contexte d’enseignement en particulier, mais qu’elles participent, plus généralement, à l’avancement des connaissances sur l’enseignement et l’apprentissage au sens large.
Où en sommes-nous des connaissances sur le développement professionnel pédagogique des enseignants du supérieur ? Sur les postures qu’ils adoptent tout au long de leur carrière ? Sur les conditions et les environnements favorables à leur développement et aux transitions pédagogiques ? Qui s’empare de ces questions ? Comment sont-elles traitées ?
A titre d’exemple, les communications scientifiques qui s’inscrivent dans cet axe pourront rendre compte de recherches portant sur l’un ou l’autre des points suivants (liste non exhaustive) :
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